À l’Université Notre-Dame, saint frère André est bien connu!

Au mois de juin 2022, j’ai été invité dans la ville de South Bend, en Indiana (ÉU), pour assister à un congrès sur les archives religieuses. L’événement se déroulait sur le campus de l’Université Notre-Dame. Cette institution partage des points en commun avec l’Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal. D’abord, c’est un père de la Congrégation de Sainte-Croix, le père Édouard Sorin (1814-1893) qui en est le fondateur. Comme l’Oratoire, l’université est placée sous la protection de la Congrégation de Sainte-Croix. Mais surtout, le saint frère André y est très présent.

C’est donc avec le sentiment d’être en visite dans la famille que j’ai exploré l’illustre institution. Sans surprise, la présence du saint frère André est bien visible sur les bâtiments et à l’intérieur des chapelles qui la composent.

De « Notre-Dame-du-Lac » à Notre-Dame

Le père Sorin est un jeune prêtre français âgé de 28 ans lorsqu’il arrive en Indiana, au mois de novembre 1842. C’est le diocèse de Vincennes (Indiana) qui a fait appel au Bienheureux Basile Moreau, fondateur de la Congrégation de Sainte-Croix, pour envoyer des frères pour enseigner dans une école pour garçons. Pour favoriser ses chances, le diocèse offre un terrain de 524 acres (un peu plus que 2 km carrés).

La tâche est de taille : le diocèse est immense et compte peu de prêtres. L’appel fait à la Congrégation de Sainte-Croix semble avoir été motivé par le désir de voir les frères prendre en charge la création d’écoles alors que le père Sorin devait vraisemblablement être chargé du ministère dans les paroisses. Il en alla tout autrement.

Un premier bâtiment est bâti en 1843 pour servir de maison à la communauté et de premier collège pendant deux ans. En janvier 1844, la législature de l’Indiana reconnaît officiellement l’œuvre et lui conférait sa charte avec le titre d’université : Université Notre-Dame-du-Lac.

Rapidement, on se mit à construire l’église et de nouveaux bâtiments pour accueillir un plus grand nombre d’étudiants.

Pavillon central, aussi appelé du « Dôme doré ». Photographe : David Bureau

Pavillon central, aussi appelé du « Dôme doré ».
Photographe : David Bureau

Ces événements se déroulent alors que le petit Alfred Bessette voit le jour, le 9 août 1845. Lui qui ne fréquentera jamais l’université finira tout de même par entrer au Collège de Notre-Dame, autre institution de la Congrégation de Sainte-Croix. En 1920, il fait lui aussi un court séjour à l’occasion du Chapitre général.

Délégation des frères de la Province canadienne de Sainte-Croix en 1920. Archives de l’OSJ

Délégation des frères de la Province canadienne de Sainte-Croix en 1920. Archives de l’Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal

Des œuvres qui expriment la gratitude

Dès l’arrivée sur le campus, le pavillon Eck nous accueille avec une sculpture monumentale de Saint Frère André : bien installé dans une corniche, tenant dans sa main une énorme clé, le pan de sa soutane dévoile l’Oratoire. Le choix du pavillon Eck semble tout à fait indiqué pour introduire le saint frère André puisqu’il s’agit du pavillon d’accueil des visiteurs de Notre-Dame. Les mésanges aussi fréquentent ce coin pourtant occupé de l’Université, mais assez tranquille pour y faire leurs nids…

Statue de saint frère André devant le pavillon Eck. Photographe : David Bureau
Statue de saint frère André devant le pavillon Eck. Photographe : David Bureau

Statue de saint frère André devant le pavillon Eck.
Photographe : David Bureau

Près du premier et modeste bâtiment de 1843 se dresse une seconde statue en l’honneur de saint frère André. Les mains du portier semblent s’ouvrir comme pour laisser tomber au sol des semences. Le piédestal de la statue est formé de quatre éclats du béton provenant des marches de l’Oratoire.

Statue de saint frère André devant le vieux collège. Photographe : David Bureau
Statue de saint frère André devant le vieux collège. Photographe : David Bureau

Statue de saint frère André devant le vieux collège.
Photographe : David Bureau

Dans la basilique du Sacré-Cœur on trouvera une troisième statue de notre portier. La construction de cette église de style néogothique débute en 1869 et se poursuivra jusqu’en 1892.

Basilique du Sacré-Cœur. Photographe : David Bureau

Basilique du Sacré-Cœur – vue intérieure.
Photographe : David Bureau

Basilique du Sacré-Cœur. Photographe : David Bureau

Basilique du Sacré-Cœur – vue extérieure.
Photographe : David Bureau

C’est dans une chapelle latérale du chœur que s’élève la statue en tout point semblable à celle qui se trouve quelques rues plus loin, devant le bâtiment de 1843.

Le saint frère André est entouré de vitraux illustrant la vie de la Sainte Vierge. Ceux-ci ont été réalisés au 19e siècle par un atelier de vitrail appartenant aux Carmélites du Mans et passé par la suite à des entrepreneurs privés.

Comme il s’agissait d’une commande pouvant permettre l’ouverture d’un nouveau marché, les vitriers ont voulu faire de cette chapelle en particulier leur carte de visite. Ainsi notre saint frère André se trouve-t-il dans la plus belle chapelle de la basilique !

Statue de saint frère dans la chapelle de la Basilique du Sacré-Cœur. Photographe : David Bureau

Statue de saint frère dans la chapelle de la Basilique du Sacré-Cœur.
Photographe : David Bureau

Enfin, de l’autre côté du chœur, faisant face à son humble portier, la statue du fondateur Bienheureux Père Basile Moreau profite, elle aussi, de la splendeur de l’église de l’Université Notre-Dame-du-Lac.

Statue de Bienheureux Basile Moreau, fondateur de la Congrégation de Sainte-Croix. Photographe : David Bureau

Statue de Bienheureux Basile Moreau, fondateur de la Congrégation de Sainte-Croix.
Photographe : David Bureau