Faire confiance

Un jour en 1998, j’ai reçu une lettre d’Alicia, une amie du frère André. Alicia habite Aguascalientes, un village du Mexique. « Depuis ce village si éloigné de Montréal, je rends grâce de tout cœur à Notre Seigneur d’avoir exaucé ma prière par l’intercession de frère André et de saint Joseph. » « Je bénis le jour où il m’a été donné de lire la biographie de frère André. J’ai acquis beaucoup de foi et de confiance en ce ‘SAINT’ (Tuve mucha fe y confianza en este ‘SANTO’) et aussi en saint Joseph. Avec eux, une faveur est vite obtenue. »

Ce témoignage de confiance d’Alicia est un cri tout simple qui vient du cœur, mais combien significatif dans un monde où nous sommes constamment confrontés à des défis ou des épreuves à première vue insurmontables. Tous les jours, des gens de tous les coins du monde nous écrivent, comme Alicia, pour nous raconter combien le frère André et saint Joseph ont été des soutiens privilégiés dans les moments difficiles qu’ils ont eu à traverser. Confrontés à des exigences auxquelles ils ne pouvaient faire face, poussés au bout de leurs capacités devant une situation difficile, ils ont trouvé en ces amis force et courage pour traverser l’épreuve. Ils ont fait confiance en s’appuyant sur le Seigneur et ils ont trouvé en eux des ressources insoupçonnées.

La confiance en Dieu est une attitude qui a marqué toute la vie du charpentier de Nazareth. Fort de cette confiance, Joseph savait accueillir avec sérénité le lot quotidien de défis et de peines que la vie lui imposait. Homme pauvre, Joseph attendait tout de Dieu. Il se laissait conduire par lui sur le chemin obscur de la foi, pas à pas, action après action, confiant dans l’avenir, puisque Dieu marchait avec lui.

On comprend pourquoi le frère André, qui a eu une vie remplie d’épreuves, se sentait proche de saint Joseph. De lui, le frère André a acquis une confiance sans borne en ce Dieu Père, source d’amour et de vie. Comme Joseph, toute sa vie il a appris aux autres à faire confiance. Pour lui, il n’y avait pas de situations désespérées. « Mettez-vous entre les mains du bon Dieu, disait-il, il n’abandonne personne. » « Les gens s’inquiètent pour rien. Quand ils en auront besoin, le secours leur viendra, en temps et lieu, de la part du Seigneur. »

Ce que le frère André a toujours fait et continue de faire encore aujourd’hui se retrouve comme en résumé dans la conclusion d’une recherche importante réalisée sur la nature de l’espoir. L’auteur de la recherche, le docteur Ronna Jevna de l’Alberta, affirmait : « L’espoir a un impact sur la qualité de vie et la longévité des patients… Notre relation à l’autre peut être génératrice d’espoir. On peut… favoriser un état de confiance et de paix. » Les médias nous ont fourni récemment des témoignages éloquents et émouvants qui illustrent bien cette réalité.

Le frère André, saint Joseph sont de ceux-là. Ils favorisent un état de confiance et nous aident à entrer en communion avec ce Dieu qui nous aime et nous donne la vie en plénitude. C’est pourquoi tant de gens recourent à eux, à l’exemple d’Alicia dans son petit village à l’autre bout du monde et pourtant si proche de nous dans la foi. Alors que le frère André n’était pas encore canonisé, Alicia terminait ainsi sa lettre : « Je continuerai de me rappeler du frère André et de répandre sa dévotion depuis ce modeste village du continent pour qu’il soit canonisé. » Puisse la confiance et l’exemple d’Alicia nous inspirer.

Jean-Pierre Aumont, c.s.c.