UNE ARCHITECTURE RICHE ET VARIÉE

L’intérêt du site de l’Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal réside en la diversité des styles architecturaux de ses lieux de culte. La première chapelle construite en bois date de 1904. Le projet d’une basilique dotée d’une crypte remonte à 1914 mais n’a été terminé qu’à la fin des années 1960.

C’est donc sur plusieurs décennies et grâce au talent de quelques générations d’architectes que cet ensemble monumental a pu être réalisé. Des ajouts plus récents ont su mettre en valeur la noblesse des matériaux choisis par les artisans d’hier.

Entrer sur le site de l’Oratoire Saint-Joseph, c’est pénétrer dans des univers architecturaux, artistiques et patrimoniaux illustrant une heureuse conjugaison d’influences et de styles.

La chapelle d’origine

La première chapelle a été construite en 1904 par le frère Abundius, c.s.c., confrère du frère André, avec l’aide de quelques amis laïcs. Ses dimensions étaient réduites : elle ne mesurait que 4,50 mètres sur 5,50 (15 pieds sur 18). Avec raison, on pouvait alors parler d’un « oratoire » qui se définit comme un lieu religieux de taille modeste.

Début de la construction : juillet 1904
Inauguration : 19 octobre 1904
  • La chapelle est faite de planches d’épinette, lambrissées de tôle gaufrée à l’intérieur et à l’extérieur.
  • Elle a été agrandie à 4 reprises : en 1908 (août et novembre), en 1910 puis en 1912.
  • L’autel a été sculpté par le frère Abundius durant l’hiver 1906.
  • Endommagée par un incendie en février 1951, la chapelle a été restaurée conformément aux plans originaux.
  • Au-dessus de la chapelle, se trouve la chambrette où logeait le frère André au début de son œuvre. Cette pièce est demeurée telle qu’il l’a laissée.
  • À deux reprises, la chapelle a été déplacée, d’abord en janvier 1918 pour laisser place à la nouvelle église (crypte) puis en 1954. Cette fois, la chapelle est transportée à la hauteur de l’esplanade.

La crypte de l’Oratoire

Elle a été construite en 1916 d’après les plans des architectes Dalbé Viau et Alphonse Venne. Il s’agissait alors de la première étape d’un grand projet dont le point culminant serait la construction d’une basilique à flanc de montagne. L’édifice est néoclassique avec une dominante «renaissance italienne». On désigne cette église du nom de crypte en raison de sa voûte supportée par des arcs surbaissés et de sa position tout au pied de la basilique.

La grande statue de saint Joseph a été taillée dans du marbre de Carrare par l’artiste italien A. Giacomini. Sa hauteur est de 2,75 mètres (9 pieds) et son poids, de 2 300 kg (5 060 livres). Les verrières évoquant la vie de saint Joseph ont été réalisées en 1919 dans les ateliers Perdriau et O’Shea.

L’aménagement intérieur du chœur a été refait en 1966. L’autel de marbre, le tabernacle, l’ambon, la colonnade au pied de la statue et les sièges de chêne sont l’œuvre de l’artiste montréalais Jean-Charles Charuest.

Début de la construction : mai 1915
Inauguration : 16 décembre 1917
Consécration : 9 août 1943
  • Dimensions : longueur : 63.39 mètres (208 pieds); largeur : 36.5 mètres (120 pieds); hauteur : 13.1 mètres (42 pieds)
  • Le revêtement extérieur est fait de blocs de pierre provenant d’une carrière de Deschambault.
  • Capacité d’accueil : 1 000 personnes assises.

 

Pour des photos et de l’information en détail,
consultez la page dédiée entièrement à la crypte :

La chapelle votive

La chapelle votive est au cœur du site de l’Oratoire Saint-Joseph quoique celle-ci n’avait pas été prévue dans les plans initiaux du site. Elle est située entre la crypte et le rocher du mont Royal. La construction de ce déambulatoire poursuivait deux buts : relier de l’intérieur la crypte aux niveaux supérieurs et concevoir un nouvel endroit pour installer le tombeau du frère André. La chapelle votive ou « chapelle des ex-voto » de style art déco a été inaugurée en 1949 selon les plans de l’architecte Lucien Parent.

Des ex-voto (des cannes et des béquilles) sont suspendus entre les piliers de la chapelle. Ces objets ont été laissés au sanctuaire par des pèlerins reconnaissants au temps où vivait encore le frère André. Ils rappellent les nombreuses grâces, faveurs et guérisons obtenues par la prière à saint Joseph.

Le tombeau de saint frère André fait de marbre noir est placé dans une enclave au milieu de la chapelle votive.

Début de la construction : novembre 1946
Inauguration : 9 août 1949
  • Dimensions : longueur : 31.69 mètres (104 pieds); largeur : 15.2 mètres (40 pieds); hauteur : 27.43 mètres (90 pieds)
  • La chapelle comprend un lampadaire central de 3 500 lampions et compte au total 10 000 lampions et lampes votives.
  • Des bas-reliefs du sculpteur canadien Joseph Guardo illustrent huit fonctions que la tradition chrétienne attribue à saint Joseph dont « modèle des travailleurs » et « soutien des familles ». Ces œuvres ont été réalisées en 1948.
  • Il fallut attendre la fin de la Deuxième guerre pour avoir les matériaux suffisants à la construction et l’ornementation de la chapelle. Les supports à lampes votives et l’ensemble du mobilier ont été fabriqués en fer. Chaque pièce de métal a été forgée, martelée et polie à la main par les ferronniers spécialisés de l’Atelier de Fer Ornemental de Saint-Hyacinthe.
  • La chapelle donne accès aux escaliers mécaniques ainsi qu’à un ascenseur ajouté en 2007 lesquels permettent d’atteindre les niveaux supérieurs.

La basilique

L’architecture extérieure de la basilique est de style renaissance italienne mais son intérieur est résolument avant-gardiste. Commencée en 1924 d’après les plans des architectes Dalbé Viau et Alphonse Venne, elle était encore à ciel ouvert au moment de la mort du frère André survenue le 6 janvier 1937. La même année, le moine bénédictin français Dom Paul Bellot entreprit la finition extérieure avec la collaboration de l’architecte montréalais Lucien Parent. L’intérieur fut terminé en 1966 d’après les plans de l’architecte canadien Gérard Notebaert. Cette œuvre gigantesque a été réalisée grâce à des milliers d’ouvriers.

Début de la construction : 31 août 1924
Inauguration : 19 mars 1955
Consécration : 17 octobre 2004

Dimensions

  • Longueur totale : 105 mètres (341 pieds)
  • Largeur dans les transepts : 65 mètres (210 pieds)
  • Largeur de la nef : 37 mètres (120 pieds)
  • Hauteur du plancher au sommet du dôme intérieur : 60 mètres (195 pieds)
  • Hauteur du plancher au sommet de la croix du dôme extérieur : 97 mètres (319 pieds)

L’extérieur de la basilique

  • La finition extérieure a été réalisée avec du granit extrait des carrières de la région du Lac Mégantic.
  • Le portique s’ouvre sur une colonnade de style corinthien qui s’élève à plus de 18 mètres (60 pieds); il est situé à 164 mètres (535 pieds) au-dessus du niveau moyen de la mer.
  • Le dôme extérieur a un diamètre de 39 mètres (125 pieds). Il s’élève à 155 mètres (506 pieds) au-dessus du niveau du chemin Queen Mary et à 263 mètres (856 pieds) au-dessus du niveau moyen de la mer. C’est le point le plus élevé de Montréal. La couche de béton qui sert de joint entre la base du dôme et les poutres qui le supportent est quelque 18 fois plus mince que celle du dôme de Saint-Pierre de Rome. En calculant l’ampleur du dôme, cette mince couche de béton est à peine comparable à celle d’un œuf.
  • Le lanternon, situé immédiatement sous la croix installée au sommet du dôme extérieur, offre une vue panoramique de 360o sur l’agglomération montréalaise; c’est le seul endroit de Montréal offrant une pareille vue.
  • L’escalier qui mène de l’axe sacré à la crypte comprend deux sections de 283 marches chacune qui sont séparées par une section centrale comprenant 99 marches réservées à la prière et servant aux pèlerins qui désirent monter à genoux.
  • L’Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal est plus haut que nombre d’églises célèbres, en l’occurrence les cathédrales Saint-Paul de Londres, Notre-Dame de Paris et Saint-Patrick de New York, ainsi que la basilique Sainte-Anne de Beaupré.

L’intérieur de la basilique

  • Le parachèvement intérieur a été complété conformément aux plans de l’architecte Gérard Notebaert.
  • Le plancher est de quartzite.
  • La décoration est l’œuvre du maître français Henri Charlier qui a réalisé l’autel, le crucifix et les statues des 12 apôtres.
  • Le chemin de croix a été sculpté par Roger de Villiers.
  • La grande mosaïque a été réalisée par les Ateliers A. Labouret.
  • Les bronzes ont été dessinés par Robert Prévost et coulés par Jean-Claude Lajeunie.
  • Les 10 verrières sont l’œuvre de Marius Plamondon.
  • Les grandes orgues ont été construites par le facteur de réputation mondiale Rudolf von Beckerath.
  • Le dôme intérieur, d’un diamètre de 26 mètres (85 pieds), a été construit pour éviter la condensation et pour faciliter le chauffage des lieux. Le principe d’un second dôme avait été éprouvé depuis la construction de la cathédrale de Florence, au XVe siècle.
  • Les bancs de bois proviennent du collège Saint-Laurent et des églises Sainte-Brigide de Kildare (Montréal), Sainte-Paule (Saint-Jérôme) et de l’ancienne maison-mère des Sœurs Grises de Montréal.
  • Capacité d’accueil : 2 028 places assises incluant le chœur et le jubé des familles.