Une chapelle monumentale pour saint Joseph
Nous vivrons dans quelques semaines la Neuvaine à saint Joseph de 2025. Pour l’occasion, des foules de personnes visiteront la Chapelle votive. Espace iconique de l’Oratoire avec ses milliers de lampions, son histoire est fascinante.
Problème de tombeau

Le tombeau de frère André dans la crypte à l’époque de la visite de l’abbé Bélanger. Archives OSJ, 21-8]
Le 15 mai 1943, un religieux de Montréal, l’abbé Valérien Bélanger, se rend au tombeau de frère André. Comme d’autre avant lui, il se dirige vers la crypte de l’Oratoire, là où se trouvent les restes. Mais pour l’abbé Bélanger il y a un grave problème : comme la crypte est une église au même sens que les autres lieux de culte du diocèse, le tombeau ne devrait pas se trouver là. Car il ne s’agit pas d’une tombe anonyme, mais bien celle d’un homme qui « vient de mourir en odeur de sainteté » !
L’Oratoire doit agir avec grande prudence car c’est tout le processus de canonisation qui pourrait en souffrir. Il faut surtout éviter un culte public avant l’autorisation de Rome. L’abbé Bélanger est catégorique : il faut déplacer la sépulture vers l’extérieur de la crypte (1).
Creuser dans le roc
La direction de l’Oratoire prend la chose au sérieux et y voit une opportunité. Des travaux pour sortir le tombeau de la crypte permettraient de relier celle-ci à la basilique de façon élégante et pratique.
On élabore un plan afin de construire un espace assez large pour relier les deux bâtiments. Cet espace « servirait à dégager la crypte actuelle en recevant le luminaire votif (lampes et lampions) en mettant à la disposition des pèlerins […] un déambulatoire appréciable » (2). Le 30 novembre 1943, le conseil de l’Oratoire dépose son projet aux supérieurs de la Congrégation. On estime le coût du projet, pour la construction seulement, à 60 000$ (3).

La tranchée entre la crypte et la falaise vers 1946. Sur la droite, on voit les vitraux de la crypte protégés par des planches de bois. Archives OSJ, 53-3d]

Les échafaudages de la futur chapelle vers 1946. La section arrondie accueillera le tombeau du frère André. Archives OSJ, 53-3b]
Des parcours pour tous
Dans sa livraison d’avril 1946, la Revue L’Oratoire présente à ses lecteurs quelques photographies du chantier extérieur. Le dynamitage entre l’arrière de la crypte et le roc de la basilique fait apparaître une tranchée impressionnante de 15 mètres (4). Les travaux pour à l’intérieur débutent quant à eux en novembre 1946, seulement quelques mois après l’approbation des plans de l’architecte Lucien Parent.

Vue de l’intérieur de la chapelle votive en construction, vers 1949. Archives OSJ, 53-6]
On organise un espace pour la dévotion à saint Joseph : les lampions seront mis à l’honneur, de même que les ex-voto, objets laissés par des pèlerins guéris de leurs maux à l’époque de frère André. Si à l’extérieur on en profite pour construire l’escalier monumental vers la basilique, à l’intérieur ce sont des escaliers mécaniques qui sont installés pour faciliter les déplacements des pèlerins vers les hauteurs.

Des ouvriers s’affairent à l’installation des escaliers mécaniques vers 1949. Archives OSJ, 98-3]
Dans le prochain texte, nous verrons comment la conception artistique de la chapelle votive s’est fait. À suivre !
Sources
- Rapport de l’abbé Valérien Bélanger, le 15 mai 1943, déposé au conseil local, 3 novembre 1943.
- Procès-verbal du Conseil local, 3 novembre 1943
- Procès-verbal du Conseil local, 30 novembre 1943
- Revue L’Oratoire, avril 1946, p. 126
- Procès-verbal du Conseil local, 3 août 1946