Saint Joseph, travailleur à l’œuvre

Glissons-nous un instant dans son atelier et prenons le temps de l’observer. Posons nos yeux sur cet ouvrier discret, tout à son ouvrage dans le silence et la prière. Regardons ses mains qui travaillent, qui exécutent, qui façonnent et assemblent. Les gestes sont précis, minutieux, le procédé délicat. Ses mains parlent bien plus que sa bouche. Car saint Joseph ne parle pas : il agit. Il ne dit pas : il fait. Dans le silence de son atelier, ce sont ses mains qui s’expriment, qui témoignent. Elles sont une louange adressée à Dieu. Par ses mains qui s’agitent, il prie : par l’action, il entre en contemplation. Son travail devient une prière. Le réel se fait spirituel.

En exerçant son activité manuelle, saint Joseph rend gloire à Dieu de plusieurs façons. D’abord, il fait fructifier les talents reçus de Dieu (Matthieu 25, 14), en les mettant au service des autres. Le mot « métier » vient d’ailleurs de « ministerum » qui signifie « service » : tout métier est donc un ministère, un service. En l’enrichissant de ses dons, le charpentier de Nazareth aide la société à grandir, collabore ainsi à l’œuvre de la création et la poursuit, à son échelle, en apportant sa modeste pierre à l’édifice.

Ensuite, lorsqu’il travaille, saint Joseph imite Dieu. La Genèse nous présente dès ses premiers versets un Dieu lui-même au travail, à l’ouvrage. Et Jésus, après avoir guéri un infirme à Jérusalem, souligne qu’il n’en est pas dispensé non plus : « Mon Père travaille jusqu’à maintenant, et moi aussi je travaille » (Jean 5, 17). Ainsi, dans l’exercice de son labeur, saint Joseph se rapproche du Père et du Fils.

Enfin, le charpentier rend gloire à Dieu par son humilité et la simplicité avec laquelle il accomplit son ouvrage. On est loin du culte de la performance et de la productivité prôné par nos sociétés modernes. La richesse, le succès, la notoriété, saint Joseph en fait bien peu de cas. Il ne cherche pas à paraître, à dominer, à écraser les autres. Sa seule exigence? Le souci du travail bien fait. Non pas pour gagner l’estime des autres ou obtenir une petite reconnaissance sociale dans son village de Nazareth : son orgueil est ailleurs. Son orgueil, saint Joseph le met tout entier dans le Seigneur. Le charpentier ne recherche pas le perfectionnisme, mais il éprouve une joie simple lorsqu’il a travaillé de tout son cœur, avec constance et patience, du mieux qu’il pouvait, à son échelle et selon ses capacités. Car c’est l’effort fourni et non le succès qui plaît à Dieu. « Faire les choses ordinaires de façon extraordinaire » (sainte Thérèse de Lisieux), voilà bien le cahier des charges de saint Joseph.

Saint Joseph a effectué son travail dans le silence, sans tambour ni trompette. Dans la simplicité de son petit atelier de Nazareth, sans exposition publique, presque « dans le secret » (Matthieu 6, 6), il était un ouvrier comme les autres aux yeux des hommes, mais il faisait la joie de son Seigneur. Car « L’Eternel ne considère pas ce que l’homme considère; l’homme voit ce qui frappe aux yeux, mais l’Eternel regarde au cœur » (1 Samuel 16, 7).

Saint Joseph : artisan modeste aux yeux des hommes, mais artisan modèle aux yeux de Dieu. N’hésitons pas à l’imiter dans nos tâches de chaque jour et notre vie quotidienne sera sanctifiée !