Les biographies sur le frère André

La bibliothèque de l’Oratoire compte 245 documents qui parlent du frère André. De ce nombre, 119 sont des biographies, parfois en 2 exemplaires, écrits par une quarantaine d’auteurs différents (incluant les traductions).

Au premier abord, une telle diversité de biographies peut surprendre, mais on se l’explique mieux en comprenant le fonctionnement d’une Cause.

Section biographies

Fig. 1 – Section de la bibliothèque réservée aux biographies du frère André et à une partie des ouvrages parlant de lui. Le cartable bleu, en bas à droite, regroupe 27 ouvrages trop petits ou minces pour être mis dans les rangées. Photo : Martin Brideau.

Parmi les conditions pouvant aider à faire accepter une Cause par Rome et accélérer son dénouement, figure la notoriété d’une personne.

On prie Saint Antoine de Padoue lorsqu’on a perdu un objet, car on le connaît et on sait ce qu’il peut faire.

Une biographie constitue ainsi un outil très efficace pour faire connaître une personne. C’est pourquoi l’Oratoire et le Bureau de la Cause ont distribué généreusement ce type d’ouvrage sur le frère André à différents évêques et cardinaux, et même à des papes!

Lettre de remerciement du pape Pie XI

Fig. 2 – Lettre de remerciement du pape Pie XI, signée par son secrétaire. CARDG C001/3400.

La première biographie

Comme bien des individus qui deviennent des personnalités publiques de leur vivant, le frère André a eu droit à des biographies rédigées à son sujet bien des années avant son trépas. C’est en 1922 que le colonel George Henry Ham publie un livre intitulé Le Thaumaturge de Montréal.

Il y raconte la vie du frère André et les débuts de l’Oratoire, en plus de donner des détails sur des miracles. C’est ainsi que la première biographie d’un frère catholique francophone a été rédigée par un protestant anglophone.

Les différents auteurs

Trois ans plus tard, c’est au tour d’un Américain, William H. Gregory, de sortir une biographie avec une structure similaire. Il faudra ensuite attendre quelques mois après le décès du frère André pour que sorte une troisième biographie, La vraie physionomie du Frère André, par T. Francis Cashen, c.s.c..

Toutefois, c’est la quatrième biographie, publiée en 1938, qui deviendra la plus connue et imprimée : Le frère André, par le père Henri-Paul Bergeron, c.s.c. Celle-ci a été réimprimée, rééditée et mise à jour régulièrement jusqu’en 1996, en plus d’avoir été traduite dans de nombreuses langues. Uniquement en français, on en compte plus de 300 000 exemplaires et 11 éditions!

Frère André George Ham

Fig. 3 – Le frère André et le colonel Ham. CARDG, 3-5.

Avertissement - biographie père Bergeron

Fig. 4 – Afin de ne pas nuire à la Cause du frère André, un avertissement figurait dans la biographie de Bergeron.

De nombreux autres biographes se sont intéressés au frère André. Il est toutefois plus difficile de connaître leur succès. Dans plusieurs cas, on exprime la volonté de donner aux écrits une couleur plus locale ou d’adopter un ton plus moderne. Certains voulaient aussi produire une version abrégée qui serait plus facile à produire, à transporter et à vendre dans des pays moins développés ou auprès d’une clientèle moins lettrée. Parmi ces auteurs, on compte l’un des vice-postulateurs de la Cause, Bernard Lafrenière, c.s.c., qui a, entre autres, participé à la rédaction d’une biographie et d’une bande dessinée.

La référence biographique

La biographie Le frère André (1845-1937) et l’Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal, publiée par le chanoine Étienne Catta en 1965 est considérée comme étant la référence par excellence. Elle a été spécifiquement commandée par l’Oratoire, qui la voulait plus complète que les autres biographies. Son auteur a ainsi bénéficié d’un accès exclusif aux documents de la Cause, à diverses archives religieuses et a pu mener des entrevues auprès de 117 personnes ayant connu le frère André.

Le résultat final tient dans un ouvrage de 1181 pages, dont 14 pages pour l’énumération des sources. Étant donné sa nature, elle a été imprimée en édition plus limitée que d’autres, en faisant ainsi un livre relativement rare. L’ouvrage a été offert à certains dignitaires lors d’occasions spéciales. À la béatification du frère André, le pape Jean-Paul II en a reçu un exemplaire avec une reliure personnalisée.

Biographie du chanoine Catta et ses sources.

Fig. 5 – Exemplaires de la biographie du chanoine Catta et ses sources.

Les différents types et formats

En parcourant la section des biographies du frère André, on remarque leur variété, de la grosse brique épaisse au livret qui tient dans la paume de la main. Mais si la vie du frère André est présentée dans des ouvrages très sérieux, elle est aussi accessible aux plus jeunes par le biais de bandes dessinées et d’albums jeunesse.

Bande dessinée et album illustré

Fig. 6 – Bande dessinée publiée par les éditions Fides en 1955, par Marcel Plamondon et Jacques Gagnier, et album illustré de Françoise Deroy-Pineau et Robert Julien. Ce dernier est distribué à la boutique de l’Oratoire.

Les biographies en différentes langues

Tout comme dans le cas des images pieuses, les biographies ont d’abord été publiées en français et en anglais, mais rapidement, des traductions en diverses langues apparaissent au courant des années 40. Ces traductions ont soit été commandées par le Bureau de la Cause, soit proposées par des auteurs. En plus des traductions, certains auteurs ont aussi présenté des ouvrages originaux dans leur langue.

Biographies en diverses langues

Fig. 7 – Biographies en diverses langues. Rangé du haut : portugais ; polonais ; croate ; créole ; vietnamien ; kinyarwanda (langue officielle du Rwanda et aussi parlée dans les pays avoisinants) ; coréen. Rangé du bas : bengali (langue du Bangladesh) ; allemand ; flamand ; arménien ; japonais ; malayalam (langue parlée dans le sud de l’Inde) ; ukrainien.

Sources :
– Correspondance du Bureau de la Cause concernant les biographies.
– Robillard, Denise, 2005, Les merveilles de l’Oratoire, p. 277-279.
– L’Oratoire, septembre 1982, p. 7.