Fragiles mais fascinants. Les albums de coupures

Nous les appelons parfois spicilèges, mais il serait plus juste de les nommer album de coupures. Ce sont habituellement de grands cartables contenant des coupures de journaux ou de revues sur une thématique. Sans surprise, les albums de coupures conservés aux archives de l’Oratoire portent sur le sanctuaire, saint frère André ou saint Joseph.

 

Les albums de coupures de l’Oratoire

Ces albums sont les plus nombreux et les plus anciens. Le premier album contient des articles de journaux comme La Presse ou La Patrie qui remontent au début du XXe siècle. Les premiers articles de presse portent sans surprise sur la construction et l’inauguration, à l’automne 1904, de la première chapelle sur la montagne consacrée à saint Joseph. La grande majorité des coupures de presse conservées par la suite portent sur les événements qui s’y produisent : messes, pèlerinages, miracles, constructions et développements, etc. Cette collection d’albums s’est poursuivie presque sans exception jusqu’en 1972.

 

Les albums de la mort de frère André

Peu nombreux mais plus volumineux, ces albums ont pour sujet la mort de frère André, le 6 janvier 1937. Une caractéristique propre à ces albums est que nous y trouvons souvent des articles de journaux étrangers, notamment des États-Unis où le frère André s’est souvent rendu.

Un de ces albums est vraiment un spicilège au sens propre du mot : il contient des coupures de presse, des lettres, des photographies. Il s’agit de l’album de M. Richard H. Deschamps. Pour en savoir plus sur cet album unique, nous vous invitons à redécouvrir l’article publié sur le blogue de l’Oratoire en 2017.

 

Les coupures de presse sont collées sur les pages de l’album avec le plus grand soin possible. Archives OSJ. Crédit : David Bureau

 

Les albums personnels

Certaines personnes partagent un lien spécial avec l’Oratoire. Il peut s’agir d’une ancienne employée, d’un donateur de longue date ou d’une personne qui a été guérie et qui souhaite rendre hommage au sanctuaire ou à saint Joseph.

Un des plus beaux exemples tirés de nos archives est l’album de Mme Jeanne Ménard, première directrice [cheftaine] de l’Œuvre du Pèlerinage des malades (OPM). L’OPM est fondé le 5 avril 1944 et a pour mission d’accueillir les malades qui se rassemblent à l’Oratoire le premier mercredi de chaque mois. Jeanne Ménard organise les services des bénévoles, supervise l’arrivée des taxis et des autobus, l’achat de chaises roulantes et de civières, etc. Grande figure de l’accueil de toutes et de tous à l’Oratoire, l’album de Jeanne Ménard est un témoignage précieux de l’engagement des laïques à l’œuvre de saint frère André.

 

L’imposant spicilège de Jeanne Ménard, première cheftaine de l’OPM. Archives OSJ. Crédit : David Bureau

 

Conserver les albums de coupure

Les défis sont nombreux pour bien conserver ces documents. Ils sont en effet très fragiles : avec le temps, des pages se sont déchirées; par endroit, la colle s’est complètement desséchée. Mais le principal problème est la mauvaise qualité du papier journal. Son acidité est communicative et abîme rapidement le papier sur lequel il est collé. À la longue, l’album de coupures jaunit et devient sec à un tel point que les pages peuvent casser dès qu’on les tourne.

Heureusement, aujourd’hui, il est possible de consulter la grande majorité des articles de journaux en ligne, notamment grâce aux Archives nationales du Québec qui ont numérisé des milliers de quotidiens anciens. On peut donc retrouver l’information sans risquer d’abîmer l’album de coupures.

Les albums de coupures sont conservés malgré tous ces défis, car ils témoignent d’une volonté de retenir les événements importants pour l’histoire du sanctuaire au fur et à mesure qu’ils se produisaient. Quant aux spicilèges de Jeanne Ménard et de Richard Deschamps, leur contenu prend des formes si variées qu’ils constituent en eux-mêmes des pièces uniques, pratiquement des œuvres d’art.