Avec Jésus-Christ Ressuscité, l’Espérance renaît !

Avec Jésus-Christ Ressuscité l’espérance renaît quand nous acceptons qu’il chemine avec nous, sur la route de la vie. C’est ce que nous apprenons de l’expérience des deux disciples d’Emmaüs (Évangile selon Luc, chapitre 24, versets 13 à 35).

La rencontre du Christ Ressuscité avec les deux disciples, pèlerins d’Emmaüs, est « une thérapie de l’Espérance », a dit le Pape François lors de l’Audience générale du 24 mai 2017.

Pour avoir accepté qu’un inconnu fasse route avec eux, pour avoir accepté de s’ouvrir à lui et de partager avec lui leur vécu, leur espérance et surtout leur déception, Cléophas et l’autre disciple – peut-être la femme de Cléophas, témoin oculaire de la crucifixion de Jésus dans l’évangile selon Saint Jean 19, 25 – vont passer progressivement de l’obscurité à la lumière, de la déception à l’espérance. C’est dire que la lumière de la résurrection et de l’espérance se révèle toujours dans l’accueil de l’autre et du Tout Autre, dans le partage et l’ouverture à l’autre et au Tout Autre.

Au départ, Cléophas et l’autre disciple cheminaient, le visage sombre et le cœur serré, broyés et abattus par les évènements de l’assassinat brutal de celui qui représentait, selon eux, l’espérance d’Israël. Une espérance anéantie par les hommes de pouvoir de leur pays (des religieux juifs, des autorités civiles et militaires romaines). « Et nous qui espérions qu’il serait le libérateur d’Israël » (cf. Luc 24,21) : C’est ainsi que, remplis de déception, découragés et désabusés, ces deux disciples ont vidé leur cœur plein de déceptions et d’amertumes.

Après les avoir bien écoutés avec une véritable empathie, les paroles de l’étrange nouveau compagnon de route avaient commencé à réchauffer les cœurs de nos deux pèlerins désabusés, et leurs visages devenaient de plus en plus illuminés. L’espérance se trouve donc dans l’ouverture à l’autre, dans l’acceptation et l’accueil de l’autre, dans la rencontre avec le prochain.

Le chemin de l’espérance passe aussi par des actes de bienveillance.

En effet, la flammette d’espérance qui avait commencé à réanimer les cœurs et à illuminer les visages de Cléophas et son compagnon ne serait pas devenue une flamme vive si ces derniers n’avaient pas proposé l’hospitalité et offert de partager leur repas avec l’étranger.

Autrement dit, l’espérance, enfouie dans notre être profond, devient manifeste pour nous-mêmes seulement grâce à la bienveillance, la solidarité et le partage avec les autres. L’accueil inconditionnel de l’autre, la bienveillance à son égard et le partage de nos ressources matérielles et spirituelles sont des occasions d’éclosion de l’espérance qui nous transforment, nous transfigurent et nous donnent un dynamisme nouveau, procurent une joie de vivre et de solidariser davantage avec les autres.

Proposer aux uns et aux autres de faire ensemble un bout du chemin, si dur soit-il, débouche nécessairement sur l’illumination et l’embellissement de la vie de tout un chacun.

Avec les deux pèlerins, disciples d’Emmaüs, nous pouvons faire, et nous faisons souvent, tout au long de notre chemin de vie, l’expérience de l’espérance uniquement humaine. Mais quand nous sommes rejoints par le Ressuscité et que nous acceptons de faire un bout du chemin avec Lui, nous pouvons, tout comme ces deux pèlerins, passer de cette espérance toute humaine, à l’espérance divine qui ouvre à un épanouissement indicible. Avec le Ressuscité de Pâques, la renaissance à la vie et à l’espérance est possible, nous confirme l’expérience des deux disciples d’Emmaüs. C’est Lui, le Christ Ressuscité qui transforme notre espérance humaine, souvent teintée de déception, en une espérance divinement épanouissante.

Père Jean-Baptiste Vérité, membre de l’équipe pastorale de l’Oratoire Saint Joseph du Mont-Royal

 

© Peinture de Joseph von Führich (1837)